28 déc. 2011

Tu ne jugeras point / Armel Job. Mijade, 2011

Le juge Conrad mêne l'enquête au sein d'une famille belge dont le bébé a mystérieusement disparu alors que sa mère, génée par des escaliers,  l'a laissé dans sa poussette à l'entrée d'un magasin.

A la fois simple et tragique, le sujet est bien mené et le livre devient impossible à lâcher.

Comme en écho, l'auteur rappelle souvent l'affaire Dutroux. La colère monte auprès des habitants. Le  juge reste donc prudent et pondéré, il ne conclu pas avec hâte et la situation garde tout son réalisme.
Le personnage central de la mère reste plus complexe et elle devient vite la coupable idéale.

Plus qu'un roman policier, c'est un véritable roman psychologique.

23 déc. 2011

Papillon sauvage / Joëlle Ecormier. Océan Editions, 2011.

Heureuse de découvrir une auteur et une maison d'édition réunionaise, je me suis plongée dans ce livre.

Dans ce roman d'une seule voix, Joëlle Ecormier mêle deux périodes de la vie : l'adolescence et la vieillesse. La vieillesse renvoit a tous les souvenirs. L'adolescence est remplie de rêves et de fougue.

A 93 ans, Micky Glance s'échappe de sa maison de retraite pour se rendre à la bibliothèque, lieu important de l'été de ses 14 ans (aaaah, tous les après midi passés sous l'oeil bienveillant de la vieille bibliothécaire peu aimable !). C'est là qu'il découvrira un livre fondateur qui sera déterminant  dans sa quête d'identité et dans la construction de soi.
Tout au long du roman, on navigue sans cesse entre l'adolescent révolté et indomptable et l'adulte faisant le bilan de sa vie. Beaucoup de sagesse, quelques pointes de folie, des rêves d'indépendance, une quête intérieure, un peu de fantastique.... nous offrent un beau roman d'initiation.

Pour ados, ce roman touche aussi à toute cette part de rebellion qui sommeillechacun de nous :
"Ne pas avoir d'ennuis, c'était la mort. Et moi je voulais être vivant."


19 déc. 2011

Les nuits d'Ismaël / Marie Chartres. Ecole des Loisirs, 2011

C'est beau, c'est poétique, c'est chargé d'émotion, c'est touchant, c'est triste, c'est tendre, c'est douloureux, c'est donc  inoubliable .... en à peine 75 pages !

Ismaël vit seul avec sa maman qui souffre de mélancolie. Une maladie que l'on n'a jamais expliqué au petit garçon mais qui a détruit toute la vie familiale. Une maladie dont il doit supporter les conséquences quotidiennes et qui lui impose de collectionner des tas de mouchoirs en papier sous son oreiller.
Mais Ismaël vit des nuits magiques, il en est convaincu. Grâce à une cape invisible accrochée à son pyjama, il se couche dans son lit et se réveille blotti dans celui de sa mère. En attendant de tout comprendre, il aimerait bien partager son enthousiasme avec Birdy, son voisin chasseur de nuages.

Et puis un matin,tout s'accélère, il se réveille seul, dans son propre lit.

Le sujet est délicat, le thème est difficile mais le pouvoir de l'imaginaire est tellement fort que l'on se laisse emporter par la tendresse.

14 déc. 2011

Le monde dans la main : Mickaël Ollivier. Thierry Magnier, 2011.

Pierre et son père se retrouvent désemparés quand un samedi sur le parking d'Ikea, leur mère/femme ne monte pas dans la voiture et part sans se retourner. En quelques minutes leur vie bascule. Plus tard un SMS vient confirmer son départ : Ne vous inquiétez pas pour moi, je n'en peux plus, c'est tout.
Petit à petit on découvre le bouleversement dans la vie tranquille de cette famille versalliaise obligée de subir la violence du quotidien. Adolescent sensible et réservé, Pierre va devoir tout prendre en main et se réorganiser entre un père en pleine dépression et un soeur qui a quitté le domicile parental.
Au fil des chapitres, l'auteur met en scène les situations les plus délicates et sait transcrire les émotions avec minutie, autant pour traduire les moments dramatiques que les purs bonheurs. Un récit intimiste à la fois trés dense et trés sobre.
Une fin bien amenée ; un bien beau message de la vie !

21 nov. 2011

Rien ne s'oppose à la nuit / Delphine de Vigan. J.C. Lattés, 2011.

Un bel ouvrage tout d'abord : un beau titre, une superbe photo de couverture pour cette biographie familale.

Au lendemain du suicide de sa mère Delphine de Vigan décide d'écrire sur toutes les douleurs et meurtrissures qui agitent sa tumultueuse histoire familale et qui ont donné lieu à cet acte fatal.
Pour connaître des vérités trop longtemps cachées, l'auteur fouille, enquête, écoute les confidences, retranscrit et se pose en lecteur exterieur pour expliquer la construction de son roman.
Poignant, pudique, dramatique, ce livre est autant incontournable que douloureux.

11 nov. 2011

Instinct, Tome 1 / Vincent Villeminot. Nathan, 2011

De l'accident de voiture dans lequel aucun membre de sa famille n'a survécu, Tim ne se souvient de rien. De rien, sauf  d'une seule chose : quand il a repris conscience, il était métamorphosé en grizzly. Rêve ou réalité? Perdu, Tim décide de suivre le Professeur McIntyre et rejoint l'institut de Lycanthropie où vivent une cinquantaine d'autres ados qui comme lui qui se transforment régulièrement en animal.
C'est là que Tim va essayer de trouver une réponse et va faire d'étranges et importantes rencontres. La menace constante des chasseurs de métamorphes prend de l'ampleur au fur et à mesure du récit et tisse une toile dont on n'ose imaginer l'issue.
Un départ en grande trombe pour ce livre, mais un essoufflement rapide et des dénouements facilement prévisibles. Malgré tout je pense qu'il peut séduire les ados adeptent de thriller et de littératures de l'imaginaire.

Les turbans de Venise / Nedim Gürsel. Points 2008

Peintre et professeur d'histoire de l'art à Istanbul, Kamil Usman s'installe quelques temps à Venise pour faire un travail de recherche sur Bellini, peintre ayant autrefois fait le portrait du sultan Mehmet.
Ce séjour d'études se transforme rapidement en voyage initiatique. A travers chaque tableau contemplé, Kamil va revivre différentes étapes de sa vie et en même temps sombrer dans une passion dévorante pour la jeune bibliothécaire Lucia.
Grâce a cette intrigue l'auteur nous entraîne dans les ruelles de Venise où flotte toujours quelques brins de nostalgie pour la ville natale, Istanbul.
Un livre contemplatif qui passionnera les amoureux de peinture et les voyageurs avertis.

22 oct. 2011

La reine Alice / Lydia Flem. Seuil 2011.





En reprenant le personnage de Lewis Caroll, l'auteur adopte les codes du conte pour nous raconter son long et délicat combat contre le cancer.
Un jour, en se regardant dans la glace, Alice bascule de l'autre côté du miroir en se découvrant une tumeur au niveau du sein. Accompagnée de divers personnages fantastiques : Dinah sa chatte, le lapin blanc, le ver à soie, le grand chimiste... Alice avance sur l'échiquier de la vie entre rire et larmes.
L'usage de cette forme littéraire permet à la narratrice de naviguer entre fiction et réalité et d'alléger un récit pouvant vite s'avérer plombant.
C'est une écriture à la fois fragmentée et intime, assez efficace pour mettre la fatalité à distance.

21 oct. 2011

Journal d'un vieux fou / Junichiro Tanizaki. Folio, 2002.

Sur quelques mois, on suit chronologiquement le journal d'un vieillard japonais de santé fragile, suivi par une infirmière à temps plein mais délaissé par ses enfants et sa femme. Par contre, sa belle-fille, ancienne danseuse de music-hall d'humeur trés libertine,  sait s'occuper de lui et lui offrir une affection démesurée en contre partie de quelques compensations onéreuses et matérielles.
 Au milieu de cette relation, on navigue entre érotisme et malaise, folie et voyeurisme.
Trés audacieux, ce livre édité en 1967, ne se résume pas a une seule histoire de sexe. Il laisse aussi à réfléchir sur la vieillesse et sa déchéance. Il apporte aussi un regard sur la culture japonaise,  parfois expliquer avec minutie, perdant le lecteur occidental dans un dédale de noms orientaux.
[Ne pas avoir peur de franchir les premières pages]

13 oct. 2011

Garden of love / Marcus Malte. Zulma, 2008


Trois histoires vont se rejoindre en une seule autour d'un être aussi fascinant qu'énigmatique.

Entre violence et douceur, les chapitres se succèdent et on ne sait pas exactement ou l'auteur nous mène. Le livre nous possède, nous emporte de manière  tourbillonnante.
Construite autour du double jeu, l'histoire n'est pas linéaire, on se perd souvent mais l'écriture reste néanmoins prenante.
Une lecture en demie teinte, je n'ai pas adoré,.... je n'ai pas détesté....

Les larmes de Tarzan / Katarina Mazetti, Babel 2009


Une histoire d'amour (enfin, unilatérale, donc pas tout à fait) où les 2 protagonistes sont aux antipodes.
Tout commence mal pour bien se finir.
 Rien de très original, pas de la grande littérature, mais parfois, ça repose juste l'esprit.

16 sept. 2011

Meurtre dans un jardin indien / Vikas Swarup. Libra Diffusio, 2011.

Malgré le titre, ce livre n'est pas un roman policier.
Bon d'accord, dés le premier chapitre, Vicky, playboy millionnaire crapuleux, est retrouvé mort lors de sa propre garden party.
Evidemment, les personnes présentes sont principalement soupconnées.
Mais au lieu de s'attacher à mener une enquête, l'auteur choisi de nous dresser le panorama de l'Inde actuelle a travers le portrait de chacun des suspects.
Entre le politicien corrompu, l'actrice la plus sexy de Bollywood, le gamin des rues voleur de portable, l'américain venu en Inde se marier avec sa fiancée rencontrée sur Internet, ....l'histoire avance progressivement, les vies de chacun s'entrecroisent pour nous expliquer les raisons qui ont poussés tout ce petit monde à se retrouver le même jour au mauvais endroit.

Ce voyage est plutôt drôle et agréable. On est vite embarqué dans un dépaysement total par la grandeur du  pays, ses croyances, son peuple dynamique et plein de ressort, sa culture, ses espoirs, son chaos...

Après Slumdog Millionaire, Vikas Swarup a décidément trouvé la recette magique pour dresser le portrait de la société indienne actuelle tout en mettant ses personnages dans des situations dingues. Une façon pour lui de construire ses livres entre burlesque et tragédie.

8 sept. 2011

Mauvais élève / Audren. Ecole des loisirs, 2010

Trop vite relégué dans la case des mauvais élèves, Artus, élève de CM, s'efforce a démontrer qu'il n'y a pas que les mathématiques, la géographie et le français dans la vie ! Lui, ce qu'il aime, c'est contempler les couleurs du ciel, tartiner sa tranche de pain comme une oeuvre d'art, admirer la vitrine du pâtissier, étudier la nature, ...

Pas de chance, sa maîtresse est accro au programme scolaire et ne veut absolument pas s'en écarter.

Heureusement, Artus est entouré d'amis et de parents compréhensifs.

Très attachant, ce petit bonhomme audacieux, sensible, ingénieux et mature est rempli d'humour et  a un sens de la répartie a rendre jaloux certains adultes.

Frais, léger, drôle, ...joli coup de coeur.

28 août 2011

Absolument dé-bor-dée ou le paradoxe du fonctionnaire / Zoé Shepard. Albin Michel, 2010.

Les cinquantes premières pages, on se surprend à sourire, voire à rire devant cette galerie de personnages stéréotypés pour lesquels on trouve toujours le portrait craché de quelqu'un de notre entourage. Qui n'a pas une super collègue qui passe son temps au téléphone, un(e) autre qui se plaint tout le temps car il pleut (et inversement quand il trop chaud), ou bien un stagiaire qui tombe des nues?

Et puis, et puis, .....c'est une succession de plates anecdotes et on se lasse un peu.
Sûrement à cause de l'accumulation de clichés, le livre perd l'impact visé.

Finalement a quelques centaines de pages, j'ai posé le bouquin et je n'ai pas pris la peine de le terminer.

24 août 2011

Orages ordinaires / William Boyd. Seuil, 2010.

Adam Kinkred trouve un homme poignardé dans sa chambre alors qu'il lui ramène un dossier oublié dans un restaurant. Paniqué, il fuit en laissant des empreintes. Il devient alors un coupable idéal et sa seule solution est de disparaître de la société.Traqué dans les différents quartiers de Londres, Adam doit rebondir pour échapper aux mailles du filet qui se resserent irrémédiablement.

Sous couvert d'une enquête policière, où tout s'éclaire au moment opportun, William Boyd mélange le thriller et le roman et aborde des thèmes forts comme l'exclusion humaine et le marketing de l'industrie pharmaceutique.

Livre prenant gâce a ses personnages si particuliers et donc attachants. Que ce soit Mhouse la prostituée et son fils Ly-On ; Rita, l'officier de gendarmerie qui vit avec son père sur une péniche ; le PDG en mal d'amour et son fils gay ;  le tueur a gages attendri par son chien, ... on ne quitte ce livre que quand le sort de chacun est joué.

21 août 2011

La vie en sourdine / David Lodge. Rivages, 2008.

Beaucoup d'humour et d'ironie, comme toujours chez David Lodge.

Desmond est un linguiste universitaire, fraîchement retraité, qui souffre de problèmes d'audition. S'en suivent des incompréhensions et des quiproquos qui rythment le roman. Ainsi, une jeune thésarde lui fixe un rendez vous où il ne se rend pas, n'ayant pas entendu un millième de leur conversation. Mais la jeune femme, qui n'a pas froid aux yeux, le rappelle...
A cela se rajoute les soucis d'un père vieillisant, l'organisation et les complications d'une famille recomposée, la vie sociale de sa femme.

En parti autobiographique, David Lodge passe outre certains tabous et parle de l'inévitable.
C'est drôle, ça se lit vite, ....c'est léger et grave à la fois.

Mange, prie, aime : changer de vie, on en a tous rêvé...Elle a osé / Elizabeth Gilbert. Calmann-Levy, 2008.


Il y a toujours des moments où on a envie de tout plaquer, ou rien ne réussi , ou on se demande si on a la vie que l'on souhaite... c'est exactement ce qui arrive à Elisabeth Gilbert, qui après le choix d'un divorce douloureux, décide de prendre une année sabbatique pour s'occuper d'elle, de sa vie et de ses envies.

Elle choisit d'abord de se rendre à Rome (Mange) où elle apprend l'italien et profite de la Dolce Vita.
 4 mois de plaisir : plaisir des rencontres, plaisir de la langue, plaisir de la bouffe, plaisir de la vie, plaisir des sorties, ..
12 kg plus tard, Elisabeth s'envole pour vivre 4 mois dans un ashram en Inde (Prie) où ses journées sont rythmées par la méditation, la pratique du yoga, les litanies, la réflexion, ...
Ayant réappris le plaisir et la discipline spirituelle, Elizabeth s'envole ensuite pour l'Indonésie pour trouver l'équilibre (Aime) auprès d'un sorcier. Femme épanouie, beaucoup moins en souffrance, on quitte Elizabeth rassuré et soulagé que sa quête ait abouti.

En refermant ce livre, et bien qu'ayant écourté la deuxième partie, on se pose autant de questions que l'auteur elle-même.
En refermant ce livre, moi, j'ai surtout une grande envie de voyager et de découvrir les pays traversés .

Le mort du noyer / Claire Mazard. Seuil, 2010.

Claire Mazard nous mène de fausse piste en fausse piste pour trouver l'assassin de cet homme retrouvé nu au pied de Dionysos, noyer tricentenaire d'une maison de retraite un peu particulière : les résidents ne sont acceptés que s'ils viennent avec leur fidèle compagnon canin.
C'est la panique aux Cimes Bleues : le commissaire est dépassé par les évènements, trois résidents fans de polars et de séries policières télévisées mènent l'enquête de leur côté (ps :  leurs toutous s'appellent : Simenon, Colombo et Hercule), personne ne connait le mort et bon nombre de personnes sont suspectes.

Excellent polar pour ados ; l'énigme est classique mais malgré tout, l'intrigue est prenante et l'issue est une vraie surprise.....

27 juil. 2011

Shenzen et Chroniques Birmanes / Guy Delisle.

Guy Deslile, scénariste et dessinateur québécois est envoyé en Chine, à Shenzhen pour superviser un studio de dessin animé.
Cette BD, sous forme de carnet de voyage, réunit tous les souvenirs de ce séjour.

Il y croise des chinois pas très bavards, des dentistes qui coûtent le prix d'un ticket de bus, des chiens au menu des restaurants, un portier trés poli... etc.
Les jours se suivent et se ressemblent étrangement entre le bureau et l'ennui dans la chambre d'hôtel.
Entre humour et réalité, on découvre la société chinoise et ses paradoxes.



Ce n'est plus en tant que professionnel que Guy Delisle part en Birmanie mais pour suivre sa compagne envoyée en mission avec MSF. Un nouveau pays, une nouvelle destination sous un régime oppreseur où la population est prise en otage par des dictateurs militaires soucieux de leur propre accession au pouvoir.
Il raconte la vie quotidienne avec les coupures de courant, la censure, le supermarché vide, sa vie de père au foyer...

 
Grâce a son dessin, Guy Delisle touche du doigt des situations terrifiantes nous rappellant le peu de liberté de certaines populations.
Ce n'est pas léger, mais malgré tout on se surprend à sourire et parfois rire.




17 juil. 2011

Aziyadé / Pierre Loti. Folio, 1991.

Et si Roméo et Juliette étaient transportés en Turquie?

Impossible histoire d'amour entre Pierre Loti, jeune chrétien officier de marine et Aziyadé, belle esclave circasienne, denière épouse mulsumane appartenant au harem d'un riche stambouliote. 

Avec ce livre, on plonge dans le quotidien d'Istanbul et de ses quartiers. On y retrouve tous les charmes de l'orient : le rythme, les bruits, les couleurs, les odeurs..
Mais Loti ne manque pas non plus de critiquer le fond historique et politique de cette ville tourmentée.
Etrangement composé, le roman alterne le récit intime de l'officier de marine avec la correspondance qu'il entretient avec ses confidents en France.


Classique, fluide, élégante, l'écriture de Loti est emplie de sensibilité et de sincérité.
Malgré tout,  j'ai eu du mal a me laisser porter par l'histoire d'amour qui  prend son ampleur à l'avant dernier chapitre.
Par contre, j'ai poursuivi la lecture jusqu'au bout pour me laisser aller à toutes les sensations, les émotions, les charmes de la ville magnifiquement décrite.

10 juil. 2011

G229 / Jean-Philippe Blondel. Buchet et Chastel, 2011.


Vingt ans que Jean-Philippe Blondel enseigne l'anglais dans la salle G229.
Vingt ans au fil des corrections, des voyages scolaires et des réformes.
Vingt ans de joies, d'émotions, de désillusions.
Vingt ans a voir défiler des classes qui ne vieillisent pas.

Jean-Philippe Blondel partage ici ses doutes mais surtout son optimiste, sa foi et l'amour de sa profession.
Quelques éclats de rire, une petite dose d’émotion, l'interpellation fugitive de nos propres souvenirs, une lecture légère et agréable.

27 juin 2011

Le fils / Michel Rostain. Oh! Editions, 2011.

Ecrire sur la mort de son fils, décédé à 21 ans d'une méningite foudroyante  ; le sujet peut s'avérer dérapant.
Mais donner la parole a ce fils, tout au long du roman,  pour comprendre le sens de tout ce qui passe dans la tête du père à ce moment là  :  voilà un bel exercice. 

Un livre pudique, sincère, attachant,  mais aussi original par le style utilisé et  la distance créée entre l'auteur et le narrateur.
Un récit sensible rempli d'amour et plein d'humour qui le rendent inoubliable.

(Prix Goncourt du Premier roman 2011)

Fuite en mineur / Sylvie Deshors . Rouergue, 2010 (doAdo).


Dylan s'est échappé de l'Etablissement Pénitentiere pour Mineurs dans lequel il était incarcéré à Marseille. Considéré comme dangereux, la police est activement sur ses traces.
Agathe est au Havre pour la semaine à la recherche d'un job qui lui permettrait de gonfler son compte en banque pour partir en Equateur.
C'est sur la plage du Havre qu'Agathe va croiser Dylan....

Nos deux héros, aux nerfs a fleur de peau et aux personnalités trés fortes, se cherchent, jouent au chat et à la souris, s'évitent, se croisent, s'apprivoisent, se comprennent sans se parler.
Et petit à petit, dans une atmosphère urbaine, se dénoue le fil de l'intrigue à partir des trois points de vue qui s'entremêlent (Agathe, Dylan, la police).

Si l'histoire est plus que prenante, l'intitulé des chapitres, la symbolique des chiffres, l'existence d'une bande originale sonore du livre, sont autant de petits détails qui ficèlent bien l'histoire et l'ancrent dans nos mémoires.

Trés enthousiaste par la force de ce récit, j'ai découvert un auteur dont je vais m'empresser de lire "Mon amour Kalachnikov" (1ere peripétie de notre heroïne, Agathe)

12 juin 2011

Bonbon Palace / Elif SHafak. 10/18, 2009.

Il y a tout d'abord cette couverture chatoyante, lumineuse, attirante.
Il y a aussi la ville d'Istanbul.
Et il y a ensuite toute une galerie de portraits tous aussi déjantés les uns que les autres : Mme Tijen, obsédée de propreté qui jette par la fenêtre tout objet qui lui parait contaminé, la Maîtresse Bleue, entretenue par un riche négociant, Nadja, la femme au foyer battue et trompée... et surtout les jumeaux coiffeurs Djelal et Djemal chez qui tout le monde se retrouve pour changer de tête et se raconter les derniers ragots.

Malgré ce scénario alléchant, ce livre est assez 'irrégulier' : des anecdotes que l'on lit d'une traite alternent avec des longueurs descriptives qui donnent souvent envie d'arrêter la lecture.

Je ne m'avoue pas vaincue, je tenterai de la même auteure 'La batarde d'Istanbul' trés prochainement....

Les sorcières de Skelleftestad : l'étrange mariage de Nils Swedenborg de Jean-François Chabas. Ecole des loisirs, 2010.

Voilà pour nos jeunes ados, une histoire de sorcière peu banale.
Ingrid est une sorcière jeune et belle dont tous les hommes tombent raides dingues. Mais les hommes seulement ! Car une sorcière reste une sorcière et Ingrid est plutôt du genre manipulatrice, détestable, ignoble, désagréable, énervante pour le reste de son entourage, sa fille particulièrement.
Quant à son mari, il est vraiment stupide, idiot,  nigaud, ...mais si attachant.

C'est l'histoire de leur rencontre, de leur mariage et de ce qui s'en suivit que nous raconte ici leur fille.Un conte complétement décalé où l'on rit à chaque instant. Les inventions du langage sont tordantes, les situations cocasses et le récit plein d'humour.
Immanquable !!!!

11 juin 2011

Eldorado / Laurent Gaudé. Actes Sud, 2006.

Bien mieux que n'importe quel article économico-géopolitico-économique, ce livre en dit long sur le problème des réfugiés clandestins.
Deux portraits croisés :
       Celui de deux frères Soudanais embarquant pour le Grand voyage qu'ils souhaitent voir aboutir en Europe.
      Celui du commandant Piracci, capitaine d’un navire chargé de sillonner les côtes siciliennes à la recherche des navires de réfugiés clandestins.  Il accompli cette tâche sans se poser de questions. Un jour,  pourtant, il est touchée par l'histoire d'une survivante de l'un de ces bateaux. Et cette rencontre va bouleverser sa vie. Le commandant se laisse alors peu à peu gagner par le doute, par la compassion, par l’humanité… et prend la place de ceux qu'ils pourchassaient jusqu'à présent.

Je ne men lasse pas .......

23 mai 2011

Petit meurtre et menthe à l'eau / Cécile Chartre. Rouergue, 2011 (dacOdac)


Autant que ce soit clair ; j'adorais déjà Cécile Chartre avant de la rencontrer. Et maintenant que c'est fait, je suis encore plus sensible à son écriture.
Elle est chouet' Cécile. Tout à la fois discrète, douce et réservée, elle peut aussi être drôle, rigolote, vive, piquante. Et sous sa plume en or, en lisant ses livres  on pleure, on rit, on sourit, on s'émeut... une justesse parfaite de la maîtrise des sentiments.
Dans ces deux premiers romans, Cécile nous délivre de précieux messages de vie tout en délicatesse et sensiblilité. De tout petits livres pour d'immenses histoires.
Un peu plus léger mais tout aussi piquant, j'ai retrouvé dans ce livre tout le plaisir que j'ai a lire Cécile, son humour, ses situations incroyables, sa justesse....
Bref, je ne saurais trop vous conseiller lequel lire, mais retenez bien ce nom car son chemin sera encore long....

18 mai 2011

Le petit Gus fait sa crise / Claudine Desmarteau. Albin Michel Jeunesse, 2010

Les aventures d'un Petit Nicolas des temps modernes. Il joue a la DS Lite, aux Bakugans et surfe sur Fessebouc alors que sa grande soeur écoute son Ipod et que son grand frère joue à Guitar Héro.
Le roman déborde de piques en lien avec l’actualité politique, économique et sociétale. C'est la crise !!!
Le tout servi dans un vocabulaire très familier, qui me fait dire 'autant s'en tenir à l'original et lire Goscinny et Sempé'.

Le club des inadaptés / Martin Page. Ecole des Loisirs, 2010

Martin, Backary, Fred et Erwan sont une bande de copains un peu originaux, qui se sentent différents des autres, mais le vivent bien.
Et puis, tout déraille. Leur nouveau prof de maths, passionné et passionnant, est soudainement remplacé, Erwan est agressé dans la rue et le père de Bakary est viré.Les copains décident donc de réagir en essayant de répartir de façon plus équitable la malchance qui semble toujours s'abattre sur les mêmes.  Erwan, décide d'inventer une machine pour "égaliser les malheurs".  

Abordant les thèmes de la différence, de l'égalité, de la loi du plus fort, des pré-jugés et de la vengeance, l
es ados, désabusés de se sentir si ordinaires, trouveront sûrement dans ce livre quelques espoirs de trouver leur place.

Contre courant / Richard Couaillet. Actes Sud, 2011.

Nous plongeons totalement dans le chaos intime d'un ado angoissé, en mal de vivre, solitaire et en marge de sa famille.
Il est question de spleen, de Baudelaire, de Rimbaud, de référence à la mythologie grecque,  de fratricide, de suicide, de folie, de névrose......
Bref, pour un public de GRANDS ados.

15 mai 2011

Istanbul / Orhan Pamuk


[Dans l'air du temps...]

Plus qu'une simple autobiographie, cet ouvrage est un véritable documentaire sur la ville, la littérature, la culture, la peinture.... turques (vues par des occidentaux et des stambouliotes).
Et  l'on perçoit immédiatement les recherches et le travail de collecte effectué par ce Prix Nobel de littérature.

C'est donc  à travers l’évocation de son enfance et de son adolescence, que l'auteur nous dresse le portrait de sa ville natale en plein déclin.

« La beauté d’un paysage réside dans sa tristesse. »

Beaucoup de nostalgie et de mélancolie qui offrent toutefois une lecture riche et captivante pour qui connait la ville.

1 mai 2011

50 minutes avec toi de Cathy Ytak


Un court monologue de 76 pages. La voix d'un adolescent à un moment critique de son existence. Un récit fort et poignant, où Cathy Ytak va a l'essentiel.

Au moment où le narrateur vient parler à son père de la décision qu'il a prise et qui sera sans appel, son père s'écroule à ses pieds. Le fils s'asseoit alors à quelques mètres du corps inhanimé. Il ne cherche pas a savoir, ni a appeller au secours. Il parle. Il se libère de toutes ses années de souffrance.

Un roman parfaitement maitrisé qui se lit d'un seul souffle.

30 avr. 2011

Monsieur Zizi de Marie-Hélène Versini et Vincent Boudgourd

Tout, tout, tout vous saurez tout sur le zizi. Il grandit comme le nez de Pinocchio, il éclabousse parfois, il est super fort (surtout le soir).... pas besoin de vérifier cent fois, Monsieur Zizi est toujours là.

Clairement a destination des tout petits, cet album fera pouffer les grandes filles et se tordre de rire les p'tits mecs (enfin, c'est comme ça que je l'imagine chez moi !)

Peu de texte, des illustrations à la fois comiques et pudiques.
Un album absolument génial, qui parle du zizi sans contrainte et dans diverses situations.
Bravo !

Le garçon qui volait des avions / Elise Fontenaille. Rouergue, doAdo, 2011.


C'est l'histoire de Colton Harris-Moore, dit Colt, l'enfant qui a 8 ans volait des avions, des voitures de luxe, des bateaux, des pizzas, des glaces au chocolat.....le petit voleur aux pieds nus qui a tenu en haleine toutes les polices de sa région et qui a vécu seul pendant 2 ans dans l'immensité de la forêt.

Présenté comme une enquête avec les témoignages des divers protagonistes, j'attendais beaucoup de ce livre qui s'appuie sur un fait réel qui a fasciné l'Amérique et le monde entier via Facebook, mais ce docu-fiction est court, beaucoup trop court. Et finalement j'ai la sensation d'un sujet traité 'en surface'.

(public ado)

Verte / Marie Desplechin

Et voilà ce que Mathilde trouvera au fond de sa valise


'Sur terre, tout le monde a le droit de se plaindre. Les hommes, les femmes, les jeunes, les vieux, les animaux eux-mêmes se plaignent. De l'excés d'amour, de l'absence d'amour, de la famille, de la solitude, du travail, de l'ennui, du temps qui passe, du temps qu'il fait...Le monde râle, c'est ainsi.
Parmi toutes les espèces pourtant il en est une qui n'a pas le droit de se plaindre. Une seule. L'espèce des mères. A la rigueur, elles peuvent se mettre en colère. Mais pas gémir, c'est mal vu. Pourquoi ? Parce que grâce à leurs enfants les mères nagent dans le bonheur, c'est connu.'

Attention Verte est une sorcière des temps modernes ; et si ce n'est qu'un prétexte pour le livre, il est abordé ici la relation mère-fille à l'adolescence... et je m'y prépare!!!!

24 avr. 2011

Le hollandais sans peine / Marie-Aude Murail. Ecole des loisirs,

(voilà le livre qui sera glissé dans la valise de Maxime pour ces vacances)
Afin, que leur fils apprenne les langues étrangères, les parents de Jean-Charles décide de partir camper en Allemagne et le force à sympathiser avec le petit voisin pour s'imprégner de la langue.
Jean-Charles décide alors de jouer un bon tour a ses parents  : il leur fait croire que 'Niclausse' est hollandais et qu'ils s'aprennent respectivement leur langue. Sauf que,...ce n'est pas réellement le français que Jean-Charles apprend à son nouvel ami.....

Voici un auteur incontournable en littérature jeunesse que je tenais absolument à faire connaître a mes enfants.
Par le choix de ce titre, je ne me suis pas trompée. Mathilde vient de le dévorer et Maxime appréciera cette trés courte histoire pleine de malice et de situations   cocasses.

23 avr. 2011

Polina / Bastien Vivès. Casterman, 2011.

L'effort de construction de cette BD, non évident au premier abord, se dévoile au fur et à mesure du récit.

De l'univers rigoureux des premiers pas de danse classique, à l'intégration d'une compagnie et à l'émancipation au travers de la danse contemporaine, on suit le parcours de Polina au travers de sa relation avec son professeur, terrible mentor, vers lequel elle reviendra... toujours.

Confrontée à des choix, a des blessures, a des désillusions, Polina se cherche et construit sa destinée.
La force de Bastien Vivès réside dans sa capacité à traduire les sentiments, la grâce et la finesse de ses personnages au travers de ses dessins en noir et blanc.
Une belle aventure humaine.

(merci Cathy)

22 avr. 2011

C'est ici que l'on se quitte / Jonathan Tropper. 10-18, 2011.



Après le décés de leur père, une fratrie assez déjantée, se retrouve, à la demande du défunt, autour de leur mère, psychanalyste de renom, courtement vêtue,  pendant la semaine de la Shiv'ah , cérémonie juive qui a lieu après le décès d'un proche.
 Sept jours de deuil qui s'annoncent peu réjouissant pour Judd qui est au bord du gouffre après avoir découvert sa femme en plein adultère. Il retrouve aussi Wendy sa soeur, ses deux enfants hyperactifs et son mari collé à son portable ; son ainé,  Paul ;  sa femme avec qui il a fricotté dans sa jeunesse et leur petit frère Phillip qui leur présente sa nouvelle fiancée.
Sept jours de retrouvailles, ou chacun doit prendre sur lui dans cette cohabitation familiale subie.

Ce livre est un bonheur de drôlerie !!!

Le choeur des femmes / Martin Winckler. P.O.L., 2009.




Ce livre se passe sur une semaine : on suit un gynécologue dans ses consultations avec des témoignages simples et émouvants de femmes confrontées à des maux, à des questions sur leur sexualité, à des angoisses ...
 Deux attitudes devant ces patientes : le gynécologue tout d'abord plein d'humanité, d'écoute et d'accompagnement ; sa stagiaire ensuite carrieriste, formatée, déshumanisée. Ce duo nous donne à réfléchir sur la relation au soin et si les débats soulevés sont intéressants, l'histoire personnelle de la stagiaire et la révélation finale n'apparraissent pas utiles.

Un pavé facile à lire, un dénouement attendu, mais pourtant ça se lit d'une traite !
Sûrement parce que quelque part, nous nous sentons concernées, nous, les femmes ..... on aimerait bien, toutes, au moins une fois, avoir un docteur au bout de la rue qui soit capable du quart de compréhension de Franz Karma (Martin Winkler lui même).

Les mauvaises gens : une histoire de militants / Etienne Davodeau. Delcout, 2005

Du milieu des années 50 au 10 mai 1981 (élection de François Mitterand), Davodeau nous raconte a travers divers témoignages comment l'église et l'usine étaient au coeur des luttes sociales et politiques d'une époque en plein tourment entre la guerre d 'Algérie et Mai 68.
Plus qu'un simple récit historique sur le syndicalisme et la gauche actuelle, l'auteur dessine et met  en scène des témoignages mais aussi tout ce qui d’habitude reste en off. D’abord lui, en tant qu’enfant puis témoin, mais aussi ses parents et les difficultés rencontrées à leur faire accepter ce projet de biographie et les démarches effectuées pour retrouver certaines personnes.
Des illustrations en noir et blanc, des valeurs, de la pudeur, de la finesse.... tout Davodeau est là.